Les plantes messicoles, les compagnes des moissons

Découvrez les plantes messicoles, leur origine, leur écologie en tant qu’habitantes discrètes des cultures, et ce qui les menace.


Bleuet

Les messicoles, origine et évolution, un patrimoine commun

Les plantes « messicoles », plantes des moissons (Bleuet, Buplèvre, Adonis, Pied d’alouette, …), sont des plantes ayant évolué avec les cultures. Elles sont pour beaucoup originaires des bassins orientaux qui ont vu naître l’agriculture (Syrie, Iran). Elles y poussent naturellement sur des pelouses sableuses souvent perturbées. C’est cette accoutumance aux perturbations qui leur a fait coloniser les cultures de céréales d’hiver. Depuis, elles ont voyagé avec les agriculteurs, à travers l’Europe et les millénaires. Elles vivent en France quasi exclusivement dans les cultures.

Elles font partie de notre patrimoine agricole et de notre histoire.

Buplèvre à feuilles rondes

En région PACA elles regroupent 81 espèces. 16 sont menacées d’extinction sur la Liste Rouge nationale et 9 sont « protégées nationalement  », comme les tulipes et gagées, la Céphalaire de Syrie, la Garidelle et la Nigelle de France (Plan Régional d’Actions Messicoles PACA, 2016). Silène attrape-mouches est protégé en région.


4 des 81 espèces de messicoles de PACA : Miroir de vénus, Bleuet des champs, Guimauve hirsute, Adonis couleur de feu (photos William Béduchaud)

Écologie des plantes messicoles

Ces espèces font partie d’une multitude de familles botaniques. Elles ont en commun leur habitat et leurs exigences écologiques. Elles :

  • Vivent dans les céréales d’hiver ;
  • Dépendent du travail du sol automnal pour lever ;
  • Sont majoritairement annuelles ;
  • Sont peu compétitives et faciles à contrôler, ce qui les distingue des adventices.

Quelques espèces dérogent à ces règles :

  • Des vivaces à bulbe, comme des Tulipes, le Glaïeul d’Italie ou encore la Gagée des champs.
  • Les cultures pérennes, comme les vignes ou les vergers (dont le sol est travaillé) peuvent abriter des messicoles, notamment celles à bulbe, mais aussi les annuelles, d’autant plus si les parcelles étaient précédemment cultivées en céréales.
  • Quelques « rares » compétitives, comme la Nielle peuvent entrer en compétition avec la céréale. Compétitives mais pas téméraires, un faux semis, un désherbage mécanique de printemps, ou une culture de printemps dans l’assolement suffisent à les contenir.

Ces espèces sont menacées en France

Elles sont de plus en plus rares du fait de la réduction des surfaces en céréales (déprise agricole, urbanisation, …) et de l’intensification de la céréaliculture (engrais, herbicides, densité importante de semis). Elles sont aussi menacées par la pollution génétique due aux variétés ornementales semées dans les plates-bandes. Ces variétés sélectionnées (bleuets à double corolle, …) s’hybrident avec les souches locales de messicoles. Elles appauvrissent leur génétique et diminuent donc leur capacité à s’adapter à leur milieu.


Peigne de Vénus, en fleurs, avec de jeunes fruits allongés caractéristiques

Il reste à apprendre sur les messicoles ! Pour aller plus loin :

Ferme de La Durette
556 Chemin des Semailles
Quartier Montfavet - BP 21284
84 911 Avignon cedex 09
Tél. : 04 90 84 03 34
contact@bio-provence.org