Mai 2019 : tallage modeste et risques de gels d’épis

Par Mathieu Marguerie

Les semis tardifs et le prolongement des températures froides induisent des situations contrastées sur l’état des blés. Tour de parcelle virtuel en Provence.

Les blés tendres sont actuellement entre les stades début montaison dans les zones les plus froides (Hautes-Alpes), gonflement de la gaine dans les zones intermédiaires (Sud des Alpes de Haute-Provence), épiaison voire début floraison pour les zones et les variétés les plus précoces (sud des Alpes de Haute-Provence, Bouches du Rhône, sud Vaucluse, Var). Les blés durs sont quant à eux en avance par rapport aux blés tendres semés dans les mêmes conditions.
La composante de rendement nombre de grains/épi, centrale dans la constitution finale du rendement, est donc actuellement en train de se déterminer par la formation des épillets (début de montaison), des fleurs (fin de montaison) ou les risques d’accident de fertilité (températures inférieures à 4 degrés entre méiose et floraison).

Épi de blé en formation dans une tige en élongation (photo : M.Marguerie)

Un tallage modeste et des risques de gels d’épis

Le froid qui s’est prolongé (nuits fraiches encore au 10 mai par endroit) a freiné la croissance de blés, souvent tardivement semés. Ces derniers risquent donc d’être particulièrement impactés sur la composante de rendement nombre de pieds/m², du fait d’un faible tallage. On constate néanmoins de jolis blés, implantés précocement, avant les pluies de fin octobre. La pluviométrie d’avril a très certainement permis de sauver une bonne partie du potentiel de rendement, notamment des blés semés tardivement à faible enracinement en sortie d’hiver. Le niveau de pluviométrie pour le rendement de ces derniers va être déterminant dans les prochaines semaines. En revanche, les gelées tardives d’avril font apparaître des dégâts de gels d’épis, visibles sur les blés déjà épiés.

Azote et enherbement

L’état apparent de nutrition azotée des blés est très variable. Les blés les plus « verts » sont derrière luzerne (reliquats de 70 à 90 unités d’azote). Les fertilisations effectuées fin février ou en mars ont finalement profitées des pluies d’avril, même si la sécheresse et le mistral de mars a entrainé des pertes par volatilisation. Etant donné les abondantes pluies de novembre, les reliquats azotés des parcelles n’ayant reçu aucune fertilisation et sans légumineuse l’année passée sont généralement très faibles (10 à 30 unités d’azote).

Maladies : septoriose et rouille brune à surveiller

De la septoriose sur les basses feuilles de certaines variétés (Alauda en blé tendre, Nobilis, Voilur en blé dur) a été observée dans les essais de blé bio à Mane (sud des Alpes de Haute-Provence).

Septoriose observée sur les feuilles du bas à Mane (sur blé dur)

De la rouille brune est signalée dans les secteurs de Nîmes et dans la plaine de Durance (Saint Andiol) sur Anvergur et Claudio.

Feuille attaquée par la rouille brune. La rouille brune se distingue visuellement de la rouille jaune par des pycnides non parallèles aux nervures. Source photo : Bayer

La présence de criocères est observée dans certaines parcelles, causant des dégâts sur les feuillages. La larve (1 à 5 mm de long) de ce petit coléoptère broute la surface des feuilles à partir de fin montaison. Noire et s’écrasant au moindre contact, salissant les mains et les vêtements, elle est très caractéristique. Ses dégâts, très visuels, réduisent simplement la surface foliaire active, rarement de plus de 10%.

Larve de criocère sur blé dur (photo : M.Marguerie)

Enfin, sont à surveiller aussi des symptômes de fusariose sur la base des tiges.

Fusariose de la base des tiges. Photo : S.Jézéquel, Arvalis

Pour aller plus loin  : Consulter le BSV occitanie rédigé par Arvalis

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