Mars 2020 : vigilance rouille jaune

Par Mathieu Marguerie

La situation des parcelles de céréales bio sur la région est très hétérogène étant donné la variabilité des dates de semis. Attention à l’apparition de foyers de rouille jaune.

Une grande diversité de stades

Étant donné les conditions délicates de semis à l’automne, on observe d’importants décalages dans les stades des blés durs et des blés tendres. Pour les semis de mi-octobre, la montaison est déjà bien avancée dans les secteurs les plus précoces (2 ou 3 nœuds, voir F2 sortie). Pour les semis de fin octobre, début novembre, les blés ont déjà généralement bien attaqué leur montaison (stade « épi 1cm dépassé), en particulier dans les secteurs sud de la région (sud 04 et 84, 13, 83). En revanche, pour les semis tardifs (décembre, janvier, voir février) ou les secteurs marqués par de basses températures hivernales, les blés sont beaucoup moins avancés, généralement guère plus que le stade « tallage ».


Observation du stade "épi 1cm" sur céréales.

Des créneaux favorables pour la fertilisation

Fin février, les créneaux de fertilisation organique des blés ont été favorables : de la pluie, parfois même de la neige, voir des terres pas trop froides dans un certain nombre de secteurs. Visuellement, les blés fertilisés semblent actuellement pleinement en profiter, comparé à ceux sans apport. Les doses épandues conseillées ont généralement été importantes (50 unités d’azote minimum) étant donné les faibles reliquats mesurés en janvier et février expliqués par les pluies abondantes de l’automne (descente de l’azote en profondeur, voir risques de lessivage). Pour les blés semés tardivement, une fertilisation organique est toujours possible (modérée étant donné un potentiel de rendement théorique limité) jusque début avril sous réserve de pluies annoncées.


(Prélèvements effectués en février)

Vigilance sur le désherbage des blés semés tardivement

En termes d’enherbement, les observations faîtes et les retours des agriculteurs ne semblent pas montrer de situation globalement préoccupante. Il conviendra néanmoins d’être vigilant sur les semis de janvier ou février, avec une pression potentiellement forte en dicotylédones du fait de levées importantes. Les premiers passages d’herse étrille seront déterminants en la matière.

Maladies : septoriose et rouille jaune sous surveillance

Des foyers importants de rouille jaune ont été signalées dans la Vallée du Rhône et en Camargue avec des attaques d’intensité élevée. La rouille jaune se caractérise par des fines tâches allongées dans le sens des nervures puis de pustules positionnées parallèlement à ces dernières. La maladie apparaît d’abord par foyer dans le champ, avant éventuellement de s’étendre à la totalité de la surface. Les conditions climatiques récentes (vent favorisant la dissémination, humidité relative et absence de températures très froides) ont été favorables au développement du parasite. Si vous constatez des symptômes de rouille jaune, merci de nous transmettre les parcelles et variétés concernées. En bio, il n’existe malheureusement pas de traitement, outre le choix de variétés peu ou pas sensibles.
Outre la rouille jaune, de la septoriose est également parfois observée sur les feuilles du bas des semis d’automne. Cette maladie cryptogamique se caractérise généralement par des tâches brunes ovales entourées d’un halo jaunâtre. Là encore l’essentiel de la lutte en bio s’effectue par le choix variétal, bien que lesoufre soit une piste d’avenir de plus en plus étudiée.

Pour aller plus loin  : consulter le BSV du 24/03/2020 édité par Arvalis

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