Dans le cadre du Plan de Relance, les agriculteurs installés depuis moins de 5 ans peuvent bénéficier d’une aide pour réduire leur empreinte carbone. En souscrivant entre 2021 et 2022, ils peuvent alors être conseillés et accompagnés pour réduire leurs consommations d’énergie et renforcer le stockage de carbone de leur exploitation. Le plan de Relance prend en charge 90% de la prestation. Ce projet doit favoriser le déploiement du label Bas Carbone.
Concrètement, la démarche Bon Diagnostic Carbone se déroule en trois étapes :
Un diagnostic, pour déterminer les postes principaux de consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre, ainsi que le potentiel de stockage de carbone de leur exploitation.
Un plan d’actions, qui prend en compte l’orientation économique de l’exploitation, les priorités de l’exploitant et les risques liés au changement climatique.
Un accompagnement personnalisé, pour faciliter la mise en place de nouvelles pratiques sur un thème spécifique du plan d’actions (gestion d’entreprise, agronomie, performances d’élevage ..etc.)
EN OPTION, les exploitants qui le souhaitent peuvent demander des analyses de terre et des conseils agro-pédologiques.
Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur participe à ce projet en tant que membre de l’IRAEE.
Depuis 2016, Ecoscience Provence construit de façon concrète une filière de collecte, de lavage et de distribution de bouteilles de vin : La Consigne de Provence. Le projet est subventionné par plusieurs partenaires : SIVED, CITEO, l’ADEME et la Région Sud. La filière de consigne n’est pas encore financièrement autonome, mais le potentiel le permettra dans les prochaines années ...
Afin de soutenir cette démarche, Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur a organisé une visite au Domaine de la Marseillaise en Avril 2021, qui a permis de lancer l’activité de La Consigne de Provence en 2018, en consignant 10% de ses bouteilles. Le compte-rendu de la visite fait état des retours d’expérience de Pierre et Fabienne Sautou, viticulteurs du Domaine de La Marseillaise, ainsi que des doutes et questionnements des autres viticulteurs présents à la visite, auxquels Bastien Vigneron, d’Ecoscience Provence, a répondu.
Le support de présentation utilisé lors de la visite contient toutes les informations techniques et pratiques, liées au matériel, au lavage, aux coûts et à la logistique.
L’intérêt de la consigne est mis en évidence par le diagnostic énergie réalisé par Elena Garcia de Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il révèle les économies en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de consommation d’eau ou d’électricité générés par la mise en consigne des bouteilles. Le diagnostic complet ici
Pour ceux qui envisagent de se lancer dans la consigne, voici un bref récapitulatif des quelques étapes avant de mettre en place la consigne.
Pratiques agricoles et réduction des émissions de GES
La majorité des activités humaines sont sources de pollution pour l’environnement et l’agriculture ne fait pas exception : un cinquième des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France sont issues du secteur agricole ! C’est ici que l’agriculture bio entre en jeu...
En effet, les pratiques agricoles et de gestion des territoires ont non seulement la possibilité de réduire leurs impacts, mais également celle de stocker du carbone et ainsi d’inverser la tendance ! L’agriculture bio, historiquement attachée aux valeurs de protection de l’environnement, a développé des pratiques limitant son impact sur la planète et pourrait ainsi permettre d’atténuer les émissions de GES.
Le réseau bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur est par conséquent fortement engagé dans l’accompagnement des acteurs de son territoire sur la voie de la transition énergétique.
Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur, en partenariat avec le GERES et la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône, a alors été missionné par la région pour mettre en œuvre pendant 18 mois une démarche ClimAgri - un outil destiné à estimer les consommations énergétiques et les émissions de GES du secteur agricole.
L’une des pistes de réflexion engagée suite à cette démarche a été la proposition d’un scénario dit ’bio’ : le doublement de la SAU bio en PACA (soit 30% à l’horizon 2020) qui permettrait de réduire 2% des consommations énergétiques et de 3% des émissions de GES, dû à l’absence de fertilisation minérale et en prenant en compte l’augmentation des consommations de fuels lié au travail du sol plus important.
Pour tout renseignement contacter Marina RIVERA, marina.rivera@bio-provence.org, 04 90 84 43 63
Améliorer les performances énergétiques des exploitations agricoles
Le Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations agricoles est un dispositif d’aide du programme de développement rural du FEADER (second pilier de la PAC).
Le « PCAE 4.1.3 » a été mis en place pour limiter les émissions de CO2 et lutter contre le changement climatique. En œuvrant pour la réduction de la consommation d’énergie fossile au profit de l’énergie renouvelable, le PCAE a également pour but d’améliorer la compétitivité des exploitations agricoles.
Le PCAE 2020 est paru !
Un projet pour améliorer la performance énergétique de votre exploitation ? Pensez au PCAE !
Le Plan de Compétitivité des Exploitations Agricole (PCAE) permet de vous aider financièrement à investir sur vos exploitations et notamment pour les investissements améliorant la performance énergétique. Le choix des dossiers retenus se fait par une commission régionale, sur la base de l’argumentaire présent dans les dossiers.
Bio de Provence Alpes Côte d’azur peut vous accompagner dans ces démarches afin d’optimiser votre dossier pour que vous ayez le maximum de chances d’être retenu par cette commission de financeurs.
Un Guichet Unique Services Instructeurs (GUSI) est ouvert dans chaque département pour répondre également à vos interrogations.
Présentation succincte de la mesure de cet appel à projets concernant les investissements dans la performance énergétique des exploitations agricoles :
PCAE mesure 4.1.3 : Investissements dans la performance énergétique des exploitations agricoles
Dépenses éligibles :
• Bloc de traite : récupérateur de chaleur sur tank à lait pour la production d’eau chaude sanitaire, pré-refroidisseur de lait, pompe à vide de la machine à traire et ses équipements liés à l’économie d’énergie.
• Autres équipements en économie d’énergie : éclairage spécifique lié à l’économie d’énergie : détecteurs de présence, système de contrôle photosensible régulant l’éclairage en fonction de la luminosité extérieure, démarreur électronique pour les appareils électroniques, système de régulation lié au chauffage et à la ventilation des bâtiments, système de climatisation naturelle par brumisation ou aération, ballons de stockage eau chaude – Open buffer (avec découplage totale de la production de chaleur et de la distribution de chaleur dans la serre). Calorifugeage du réseau en chaufferie. Condenseurs. Chauffage localisé basse température.
• Séchage en grange : bâtiment et équipements liés à la production et à l’utilisation d’énergie renouvelable destiné au séchage en grange pour le stockage de productions végétales et de fourrages.
• Isolation des locaux à usage agricole (hors bâtiments neufs)
• Production d’énergie renouvelable à partir d’énergie éolienne ou solaire : équipements liés à la production et à l’utilisation d’énergie en site isolé et non connecté au réseau d’alimentation électrique (100% de l’énergie produite valorisée sur le site de l’exploitation).
• Production d’énergie renouvelable à partir de biomasse : chaudière à biomasse ne bénéficiant pas du crédit d’impôt accordé pour les usages non professionnels (exemple : chauffage de la maison d’habitation).
• Production d’énergie renouvelable à partir d’autres sources (air/eau) : échangeurs thermiques du type « air-sol » ou « puits canadiens » et « air-air » ou VMC double flux. Pompes à chaleur.
• Méthanisation agricole (METHA_ PACA)
Montant de subvention possible : financement de 40 à 70% plafonné à 40 000 € d’investissement pour les exploitations individuelles et les sociétés sauf GAEC (jusqu’à 120 000 € pour les GAEC à 3 associés).
Date limite de dépôt : 10 mars 2020
Les appels à propositions 2020 viennent d’être publiés et mis en ligne sur le site europe.maregionsud.fr à la rubrique « appels en cours Programme FEADER » https://europe.maregionsud.fr/les-a...
Un diagnostic énergétique préalable est obligatoire.
L’accès aux aides à l’investissement pour les économies d’énergies est conditionné par la réalisation d’un diagnostic énergétique. Ce diagnostic doit être mené par des personnes agréées par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer. Votre conseiller énergie lié à l’IRAEE est habilité à le faire et vous trouverez ses coordonnées sur www.jediagnostiquemaferme.com
Le diagnostic énergétique fait un bilan sur une année donnée de toutes les consommations d’une exploitation, aussi bien les énergies fossiles directes (fioul, gasoil, électricité, gaz) que les énergies indirectes (intrants, matériels et bâtiment). Il évalue également les émissions nettes de gaz à effet de serre et le stockage du carbone dans les arbres, les prairies, les haies…
L’étude permet de repérer les postes les plus consommateurs ou émetteurs de ces gaz et d’indiquer là où les économies sont possibles.
Des exemples concrets : (Ces exemples sont particuliers car les 3 exploitations citées sont en site isolé. Bien entendu les aides du PCAE, sont ouvertes à toutes les exploitations.)
Dans le Var, un maraîcher biologique en circuit court a fait appel à l’IRAEE pour rendre sa ferme plus compétitive et performante en énergie. Le site d’activité n’est relié ni au réseau électrique, ni au réseau d’eau potable. Sur cette exploitation de 3 parcelles éloignées où sont produites des cultures très diversifiées, le maraîcher est obligé de faire beaucoup de déplacements depuis son lieu d’habitation jusqu’aux différents sites de production, notamment pour assurer un système de pompage ambulant avec un groupe électrogène.
Le diagnostic a révélé que 80% de la consommation d’énergie en essence et gasoil, était liée au pompage de l’eau d’irrigation et aux nombreux déplacements. Les actions d’amélioration envisagées conjointement par le diagnostiqueur et l’agriculteur concernent :
la mise en place d’une installation photovoltaïque en site isolé,
l’aménagement d’une serre de production de plants en serre bioclimatique,
la rationalisation des déplacements.
De ces trois investissements, seule l’installation photovoltaïque, d’un coût total de 17 400€ est éligible au PCAE. Cette installation de 3KWc permettra de réduire la consommation d’essence globale de l’exploitation de 60% ainsi que d’alimenter le groupe froid d’une petite chambre froide.
Autre exemple avec une agricultrice fromagère des Alpes-De-Haute-Provence dont la production bio est distribuée en circuit court via un réseau AMAP. Son exploitation est située en site isolé difficile d’accès et sans connexion possible aux réseaux d’eau et d’électricité. Installée de façon provisoire dans un mobil home, la fromagerie ainsi que la chèvrerie sont en cours de construction sur le site. Le profil énergétique de l’exploitation fait ressortir une consommation d’énergie qui est due pour 36% aux produits pétroliers (gasoil et gaz) et ce dans des conditions de travail difficiles. Cette consommation causée par le transport de marchandises, l’approvisionnement, les déplacements fréquents et l’utilisation d’un chauffe-eau pour transformer les fromages, demande à être amélioré. Le diagnostic a donc fait ressortir les solutions suivantes : l’installation d’un chauffe-eau solaire à thermosiphon,
la mise en place d’une installation photovoltaïque en site isolé,
le regroupement des ateliers sur le même site de production.
Ces investissements sont pris en charge par le PCAE et ils permettront 10% de réduction de la consommation de gasoil, 70% de réduction de la consommation de gaz et une consommation en électricité annihilée.
Dernier exemple avec une agricultrice bio céréalière et boulangère en circuit court, qui dispose de 15 ha de SAU . Son site étant éloigné des réseaux d’électricité le besoin de créer de l’énergie sur place apparaît comme une évidence. La transformation du pain sur la commune voisine située à 10km, occasionne des déplacements fréquents. Le diagnostic a mis au jour que 34% de l’énergie consommée est liée à l’utilisation du fioul pour les tracteurs et la moissonneuse batteuse. D’autre part, 26% sont dus à la consommation de l’électricité pour la transformation du pain et 22% à la consommation de produits pétroliers utilisés pour le transport des marchandises.
Les actions d’amélioration envisagées sont donc : la mise en place d’une installation photovoltaïque en site isolé,
la réduction des distances entre le siège social et l’atelier de transformation,
la réduction des déplacements en tracteur,
l’amélioration de la maîtrise de l’énergie via l’optimisation des réglages du tracteur.
L’installation photovoltaïque est subventionnée par le PCAE et permettra à la ferme de ne consommer que de l’électricité solaire renouvelable. Le regroupement des activités permettra quant à lui de réduire de 38% les consommations de gasoil. Il est à noter que l’installation d’un système de production électrique en site isolé oblige à surveiller au plus près ses habitudes de consommation. Il devient nécessaire de faire preuve de sobriété et d’efficacité, donc non seulement consommer de l’énergie propre, mais aussi en moindre quantité pour satisfaire un même besoin.
Si vous-même souhaitez améliorer les performances énergétiques de votre ferme, n’hésitez pas à contacter un conseiller IRAEE.
Si vous êtes impatient de savoir de quelles améliorations énergétiques peut bénéficier votre ferme, vous pouvez d’ores et déjà avoir un aperçu de votre situation en réalisant un autodiagnostic en ligne sur : www.jediagnostiquemaferme.com
Il ne vous prendra qu’une dizaine de minutes et de plus un tutoriel en vidéo peut vous guider pour encore plus de simplicité :
Pour plus d’information contacter votre conseillère :
Marina RIVERA – Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur
04 90 84 43 63 – marina.rivera@bio-provence.org
La FNAB s’investit depuis 2016 sur la thématique Énergie Climat. Dans ce cadre-là, un groupe technique (GT) spécialisé sur les liens entre AB, économie d’énergie, réduction des gaz à effet de serre (GES) et stockage du carbone dans les sols a été mis en place, sous la direction de Didier Jammes, chargé de mission Agriculture, énergie, environnement à Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le GT Bio Énergie Climat (GT BEC) a publié en novembre 2017 un premier recueil de témoignages, qui cherche à faire un point non exhaustif sur les pratiques innovantes en agriculture biologique favorables au climat. Quatre témoignages du recueil proviennent notamment d’agriculteurs biologiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cliquez-ici pour télécharger le recueil :
Recueil sur les "Pratiques favorables au climat" du GT Bio Energie Climat
Pour en savoir plus, visionnez la conférence de Jean JOUZEL « L’agriculture bio, une chance pour le climat » qui s’est tenue au salon « La Terre est notre métier » à Retiers en Bretagne le 29 septembre 2016.