La FNAB rejoint les signataires de l’opposition au projet de loi voulant réintroduire l’utilisation des néonicotinoïdes par dérogation
Les néonicotinoïdes sont des insecticides dont les effets dévastateurs sur l’environnement et la santé, et en particulier sur les insectes pollinisateurs, ne sont plus à démontrer. Pourtant, le 3 septembre 2020, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a présenté un projet de loi visant à les réintroduire via des dérogations qui sont déjà permises par la réglementation européenne. Ce texte était originellement destiné à la seule culture de la betterave, et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili soutenait encore le 12 août 2020 dans les Echos que la dérogation était faite pour éviter l’effondrement de la filière sucrière française. Mais en un mois le projet de loi est sorti de la sphère sucrière pour devenir un texte plus généraliste, et donc ouvert à des demandes de dérogations dans les autres filières, par exemple dans la culture du maïs.
Dans ce contexte alarmant qui prend de court de nombreuses années de recherche scientifique démontrant pourtant la nocivité de ces insecticides, une première lettre d’alerte avait été lancée le 17 août 2020 et signée par 18 organisations concernées. Cette lettre avait été adressée au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie et, un riche argumentaire aidant, demandait déjà de ne pas poursuivre la volonté d’octroyer les dérogations. A la suite du projet de loi début septembre, une nouvelle lettre a été rédigée, adressée cette fois-ci aux députés de l’Assemblée Nationale. Cette lettre, datée du 7 septembre 2020, compte 31 organisations signataires dont la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB), et contient une argumentation se voulant sans appel. Ce ne sont pas moins de dix points majeurs qui sont soulevés afin de justifier la ferme opposition au projet de loi. Ce document, intitulé « 10 raisons de ne pas accorder de dérogation à l’interdiction des néonicotinoïdes », annexé à cet article, contient de nombreuses sources, et offre la possibilité aux parlementaires comme à tous les citoyens de saisir l’ampleur de la problématique.
Il en va de la survie des insectes pollinisateurs et indirectement de l’ensemble de nos écosystèmes, il en va aussi de la nécessité de sortir de la guerre économique au sein la filière sucre, tirant toujours plus les prix vers le bas et augmentant la précarité des agriculteurs. Nous espérons que ce communiqué pourra sensibiliser les membres de l’Assemblée Nationale et qu’ils sauront prendre en compte nos revendications.
Les 10 raisons de ne pas accorder de dérogation à l’interdiction des néonicotinoïdes (PDF) :
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