Un.e apprenti.e sur sa ferme Bio ? 3 questions à Nicolas Lassauque, maraîcher à Carros (06)

20 janvier 2021

3 questions à Nicolas Lassauque, maraîcher bio à Carros, dans les Alpes-Maritimes, et maître d’apprentissage.

Recruter un stagiaire ou un apprenti sur sa ferme Bio, pourquoi pas ?

Nous avons pu poser 3 questions à Nicolas Lassauque, maraîcher bio à Carros (Alpes-Maritimes), sur son expérience de maître d’apprentissage.
Si, en tant qu’agriculteur ou agricultrice Bio, vous êtes aussi tenté.e par l’accueil d’un.e apprenti.e ou d’un.e stagiaire, n’hésitez pas à remplir notre questionnaire qui permettra aux élèves motivés de vous contacter !

Nicolas Lassauque a quarante ans et s’est installé en maraîchage biologique il y a 4 ans avec un associé. La ferme fait 8000 m² environ, et les cultures sont en planches permanentes. Il y a 1500 m² de serres froides tunnels, et la surface restante est en plein champ. En supplément de l’activité de maraîcher, ils ont 180 poules pondeuses. En plus de Nicolas et de son associé, ils prennent 4 saisonniers pour l’été.

Comment vous est-il venu l’idée de prendre un apprenti ?

Le besoin en main d’œuvre, tout simplement ; le fait que c’est financièrement intéressant ; et ce sont des gens qui veulent a priori s’installer donc qui ont envie d’apprendre et de travailler. Cela fait la deuxième apprentie que nous prenons et nous avons toujours été satisfaits. Il y a un temps de formation obligatoire, la personne ne va pas travailler à fond tout de suite. Mais on s’y retrouve largement, en prenant en compte le coût financier moindre, les aides de l’État, et le fait que l’apprenti passe quand même beaucoup de temps sur l’exploitation.
Pour les deux apprentis que nous avons accueillis, ce sont eux qui sont venus spontanément, il y a eu une démarche de leur côté. Cette opportunité s’est présentée au bon moment.

Est-ce que l’apprentissage vous a apporté quelque chose sur le plan humain ?

Le fait de vouloir transmettre et d’avoir quelqu’un qui pose des questions nous permet de nous repositionner et de nous poser à nous-même ces questions-là, d’y répondre et finalement des fois de prendre le temps d’y réfléchir. Des questions que nous ne nous étions pas posées nous-même, quand on a la tête dans le guidon on a moins de recul. Donc oui ça apporte énormément pour le maître d’apprentissage : c’est un échange, une communication entre les deux personnes et c’est enrichissant.

A quoi est-ce qu’il faut faire attention en tant qu’agriculteur encadrant un apprenti ?

Ce sont des apprentis donc il ne faut pas s’attendre à avoir un travailleur qualifié dès le début. C’est la responsabilité du maître d’apprentissage de le former. Finalement, on a l’apprenti qu’on forme. Si la personne n’est pas qualifiée au bout d’un certain temps, c’est peut-être plus la faute du maître d’apprentissage que de l’apprenti. Donc il faut quand même être là, il ne faut pas lui dire de faire quelque chose puis de s’en aller. C’est une formation et le bénéfice qu’on en tire est finalement de notre responsabilité.
Il faut être réaliste. Si vous prenez un apprenti et que vous lui faites faire du désherbage tout le temps, il va forcément se démotiver. Il y a une responsabilité du maître d’apprentissage de motiver l’apprenti en lui faisant découvrir plusieurs ateliers. Je pense que c’est ainsi qu’on arrive à avoir quelqu’un d’efficace au bout d’un certain temps. Il faut vraiment accompagner la personne, et c’est ainsi que l’on s’y retrouve.

Nous remercions chaleureusement Nicolas pour sa disponibilité et son partage d’expérience !

D’autres témoignages sont prévus afin de vous donner l’envie de franchir le pas de l’apprentissage ou du stage. Saisissez l’occasion pour former les agriculteurs de demain ! Suivez le lien !

Ferme de La Durette
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