DIVERSYCOLE : Diversification et allongEment des Rotations en Système Céréalier lavandicOle

Cette page est dédiée au projet Diversycole, financé par FranceAgriMer, via un financement type CasDAR qui appui l’innovation au développement agricole et rural.
Tous les résultats acquis dans le cadre de ce projet y seront régulièrement présentés.

1- Présentation du projet

Les partenaires du projet :
DuranSia est porteur du projet Diversycole et coordonne les actions des partenaires :

• Agribio 04
• Arvalis – L’institut du Végétal
• Chambre d’Agriculture des Alpes-de-Haute-Provence
• Société du Canal de Provence
• Parc Naturel Régional du Verdon

  

Les autres partenaires sont les agriculteurs associés au projet, le CRIEPPAM et le GIEE Essen’sol.

– > Le projet est prévu sur la période 2022 - 2026 (42 mois)

Les actions prévues :

Etat des lieux de la diversification et des risques climatiques
Une première étape consistera à caractériser l’état initial des systèmes de cultures en définissant des fermes types. L’étude de ces dernières permettra de caractériser les exploitations en décrivant leur fonctionnement et leurs performances technico-économiques
En parallèle, des scénarios d’évolution des assolements seront travaillés en tenant compte du dérèglement climatique, grâce à l’outil Asalée, développé par Arvalis – L’institut du Végétal. Des ateliers participatifs seront réalisés en collaboration avec des agriculteurs afin de justifier le choix des assolements envisagés, en fonction de leurs besoins et contraintes.
Enfin, la durabilité des fermes types sera étudiée pour les nouvelles rotations d’intérêt identifiés, en tenant compte des risques climatiques, des débouchés économiques locaux et du pédoclimat des fermes types.

Mise en place et suivi d’un réseau de parcelles en cultures de diversification
Les références acquises dans l’action précédente seront exploitées afin de mettre en place un réseau de parcelles-tests pour étudier in-situ les cultures de diversification et acquérir des références pour mieux accompagner les agriculteurs.

2- Résultats du projet

Les expérimentations chez les agriculteurs ont permis d’acquérir des références techniques sur différentes cultures de diversification. Parmi ces dernières :
Chanvre : Cette espèce cultivée sur des systèmes en grandes cultures, est appelée "chanvre industriel" - ce sont les tiges et les graines qui sont valorisées, contrairement au CBD où sont valorisées les fleurs, dont l’itinéraire technique de ce dernier requiert plus de main d’œuvre et s’apparente à des systèmes maraîchers. D’intérêt agronomique (reliquats azotés, lutte contre les adventices, bas niveau d’intrants...), le chanvre industriel nécessite une double valorisation, de la tige et des graines, pour garantir une rémunération correcte à l’agriculteur. Depuis plusieurs années, des projets de chanvrière sont en réflexion dans la région, afin de sécuriser un débouché local pour les producteurs. Des essais variétaux ont été conduits entre 2022 et 2025, pour valider des variétés adaptées à la région et valider des itinéraires techniques. Le récent partenariat des producteurs avec l’Huilerie des Alpes, permet de sécuriser le débouché des graines, à un juste prix.

Teff : Plante cultivée en Ethiopie pour une valorisation en alimentation humaine, cette espèce serait intéressante pour une production estivale de fourrage. Les plantes dite en "C4" (maïs, sorgho, teff...), ont un mécanisme de photosynthèse différent qui leur permet de croitre malgré des températures pouvant aller jusqu’à 35°C. Cela en fait donc des espèces d’intérêt pour la région PACA, d’autant plus dans un contexte de réchauffement climatique. Le teff ayant un petit PMG (0,2 grammes), le semis reste délicat pour garantir une bonne implantation. La plupart des semences testées provenaient d’Afrique du Sud, ce qui pose des questions de durabilité et de résilience. La production de semences de ferme est une piste de travail (mécanisation compliquée à cause de la taille de la graine), pour relocaliser et adapter les variétés à nos conditions pédoclimatiques.

Kernza : Céréale pérenne, le Kernza présenterait des intérêts agronomiques pour une double valorisation : moisson des graines pour l’alimentation animale la première année (rendement maximisé autour de 1t/ha), puis une conduite comme culture fourragère. L’intérêt étant d’avoir une culture pérenne bien implantée (système racinaire profond qui permet de palier aux stress), tout en limitant les charges d’implantation. A noter qu’un brevet est déposé aux Etats-Unis sur le Kernza et que la semence a été fourni à titre expérimental - elle n’est pas commercialisable et une utilisation hors contrat peut être attaquable en justice.

Silphie : La silphie est une astéracée pérenne. La semence représente un coût important (autour de 1700€/ha), à mettre en perspective avec le nombre d’années de mise en culture (environ 15 ans). Cette espèce est souvent présentée comme une plante miracle, peu exigeante en eau. Cependant, elle reste majoritairement cultivée dans des zones de production de maïs, soit des terres avec un bon potentiel, avec un climat plus humide que dans la région. L’essai conduit en PACA n’a pas été concluant puisqu’une mauvaise levée a été observée. Compte tenu des références techniques à date, ce n’est pas une culture recommandée pour la région.