Le réseau des agriculteurs et agricultrices Bio
de Provence-Alpes-Côte d'Azur

Pression phytonome sur luzerne et leviers de gestion

17 février 2025

Le phytonome est le 1er ravageur mondial de la luzerne. Sa présence devient de plus en plus problématique dans le sud-est de la France : en détruisant la 1ère coupe de luzerne la plus productive, le phytonome déstabilise l’autonomie fourragère des élevages bio et conventionnels, déjà mise à mal avec le réchauffement climatique. Ses dégâts mettent également en péril le fonctionnement agronomique des systèmes de grandes cultures bio où la luzerne placée en tête de rotation remplit de nombreuses fonctions : nutrition azotée, gestion du salissement, structure du sol…

Une enquête pour faire le point et recenser les témoignages des agriculteurs

En 2024, Agribio 04, le réseau des Chambres d’Agriculture, la Maison Régionale de l’Elevage (MRE), l’Institut de l’Elevage (IDELE) et Arvalis – L’Institut du végétal – se sont rassemblés pour mieux comprendre les facteurs influençant les conditions de développement de l’insecte, ses dégâts et référencer les leviers de lutte expérimentés par les agriculteurs. Une enquête a été conduite auprès d’une trentaine d’agriculteurs de la région Sud-PACA.

Des résultats à retrouver ici :


Eléments à retenir :

  • L’insecte est connu depuis longtemps et présent en région depuis le début du 20ème siècle. En Europe, Il se concentre sur le pourtour méditerranéen.
  • Le phytonome a été observé sur d’autres légumineuses : vesces, mélilot…
  • Son cycle de développement se caractérise par deux cycles de ponte par an : une 1ère ponte au printemps et une 2ème ponte à l’automne. Il est surtout actif de mi-mars à début mai et concentre ses dégâts sur la 1ère coupe de luzerne. Il hiverne dans les 1ers cm du sol pendant l’hiver. Le phytonome est sensible au stress thermique et hydrique. Pendant l’été, il migre en dehors des parcelles pour rentrer en diapause (ralentissement physiologique).
  • En région, tous les agriculteurs enquêtés subissent des dégâts, et pour la moitié peut importe l’année climatique, le choix variétal, le département ou période d’implantation de la luzerne. Les hivers doux et humides, suivis de printemps secs semblent être favorables au développement de l’insecte.
  • Les observations les plus précoces sont faites par des éleveurs faisant pâturer les luzernes. Parmi les leviers testés, la coupe ou le broyage précoce semblent être les leviers les plus efficaces pour limiter les dégâts.
  • Le manque de références techniques sur les leviers de gestion du phytonome est frappant : un essai visant à perturber l’hivernation du phytonome par travail superficiel du sol (hersage) et réduire les supports de ponte (tiges de luzerne) par broyage est en cours en 2025.

Rédaction : Clémence Rivoire, conseillère-animatrice en grandes cultures biologiques pour Agribio 04 et la réseau Bio de PACA.
Enquêtes réalisées par Margot Bonnevie, service civique à Agribio 04 en 2024.
Merci aux agriculteurs répondants pour leur participation.
Pour toutes questions et remontées terrain  : grandes-cultures@bio-provence.org / 07 44 50 30 67


Date de publication : 17/02/2025